vendredi, janvier 05, 2007

Les Français cherchent la neige !

L’agent de voyage à Paris leur a promis le grand manteau blanc. Les skidoos qui fendent le blizzard. Le froid qui leur donne une chevelure de glaçons. Harricana. La grande aventure.

Ils ont choisi le mois de janvier, parce que c’est le pire. Le plus inhumain. Le plus frette comme ils disent chez les indigènes. Leurs potes les ont traités de fous : « Allez là-bas en janvier, c’est du suicide. Tu vas te les geler. Tu risques de mourir craché par la souffleuse ensorcelée. » C’est justement ce qui les attire. Depuis le temps qu’ils écoutent du Vigneault. Mon pays ce n’est pas mon pays, c’est l’hiver, ça les fait rêver.
Ils ont cassé leur petit cochon, sorti leur poignon, acheté le forfait plaisirs d’hiver, et ils sont arrivés hier. Ils ont cru que l’avion s’était trompé. Ça doit être une escale. Un détournement. C’est la Floride, ici. Tout est vert. Il fait soleil. Il fait chaud. Ils débarquent habillés en esquimaux. Le foulard enroulé jusqu’au nez. Les raquettes au pied. Ils maganent le gazon. Écrasent les pâquerettes.Six heureux d’avion pour voir de l’alsphate. Les Français ne la trouvent pas drôle. Encore moins qu’Éric Salvail. Elle est où la neige, merde ? Elle est où ? Fondue. Comme leur compte en banque.

Si vous voyez un Français, ce week-end, faites une bonne action. Amenez-le au biodôme, photographez le dans la section arctique. Avec les pingouins. Qu’il puisse dire à son retour aux frangins : « J’ai donné la main aux manchots. J’ai vaincu le froid. Appelez- moi Agaguk Dupont ! »
Car ce week-end pour des centaines de touristes, le Québec est une déception.
Une tempête de neige à Cuba, ça vous ferait suer. Une canicule en janvier au Québec, ça fait encore plus suer l’étranger. Habillons nous en indien et ouvrons les cabanes à sucre, on réussira peut-être à sauver leur séjour. Nation du Québec, soyons bons avec nos cousins.

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